Naissance de la vie monastique

desert311Qui sont ces hommes et ces femmes,  ces « mères » et ces « pères du désert », à l’écart du monde, qui, un jour, sont partis à la recherche du visage de Dieu ?
Il faut remonter aux trois premiers siècles de notre ère. À travers tout le Moyen-Orient et autour du bassin méditerranéen, se développe alors, dans le christianisme, une forme particulière de vie selon l’Évangile qui se caractérise par un certain retrait, le célibat, l’ascèse, la solitude, et la fréquentation de la Parole de Dieu. Ce mouvement, majoritairement féminin en Occident, est appelé, quelques siècles plus tard : « monachisme » (du grec : monos, monachos, moine). Il n’est pas propre au Christianisme. Il a des racines lointaines et s’inscrit, avec sa note particulière, dans la ligne d’un phénomène que l’on rencontre aussi bien avant le Christianisme, dans d’autres religions et sagesses. La vie de Jean Baptiste lui-même se rattache à ce mouvement spirituel.

Solitude et communion

Le monachisme des premières générations chrétiennes est né de la vitalité des Églises locales d’Orient et d’Occident. Au fil des âges, selon la singularité des appels personnels et la diversité des situations ecclésiales, il a pris forme avec une grande variété de visages :

Vie érémitique (du grec : erèmos, désert) plus axée sur la recherche de Dieu dans la solitude. Vie cénobitique (du grec : xoinos-bios, vie en commun) qui met davantage l’accent sur la vie fraternelle en communauté. Deux dimensions essentielles et complémentaires de la vie chrétienne, deux formes de vie étroitement liées et  qui ont pu exister parallèlement ou successivement dans la vie monastique selon les époques.

Deux grandes figures :

La tradition garde mémoire de deux moines retirés dans les déserts d’Égypte : Antoine et Pacôme.

antoine

À Antoine (251-356), « le père des moines », on attribue symboliquement la paternité de la vie monastique en solitaire.

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À Pacôme (292-346) revient, aussi symbo-liquement, celle de la vie monastique en communauté de frères (vie cénobitique). Avec le concours de sa sœur, Marie, il fonde encore deux monastères de moniales.

Mais ils ne furent ni les seuls, ni les premiers à poser les jalons de la vie monastique chrétienne.

Moine ? Moniale ?

Le mot dérive de l’adjectif grec : monos, qui signifie : seul. Mais cette solitude n’est pas isolement. Le moine est seul du fait de son célibat et de la distance qu’il choisit de prendre par rapport aux sollicitations multiples de son environnement. Plus profondément, le terme « seul » s’applique non seulement à l’extérieur mais à l’intérieur de l’homme ; seul, au sens de « unifié » ; le moine est un homme  unifié. Il cherche à centrer sa vie sur le Christ pour avancer ainsi sur un chemin d’unité intérieure qui l’ouvre à tous les hommes.

« Le moine est celui qui n’a de regard que pour Dieu seul,
de désir que pour Dieu seul,
et qui, ne voulant servir que Dieu seul, devient cause de paix pour les autres »

(Théodore le Studite, VIIIe-IXe siècle).

Au fil des premiers siècles 

Basile

Basile de Césarée (329-379), après avoir, en de nombreux voyages, observé les différentes formes de vie consacrée, écrit une règle de vie monastique, tout imprégnée de l’Évangile. De conception très équilibrée, elle influencera profondément le monachisme tant oriental qu’occidental. Macrine, sa sœur en sera la première bénéficiaire  en l’appliquant à la vie communautaire de son monastère.

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Cassien (360-435) témoigne auprès de ses lecteurs gaulois, du monachisme qu’il a connu en Égypte et fonde à Marseille un monastère de moines et vraisemblablement de moniales. Pour lui, l’idéal du moine est d’allier les qualités de l’ermite et du cénobite.

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En Afrique, Augustin d’Hippone (354-430) met l’accent sur la vie en communauté, bâtie sur l’amour mutuel à l’image de la première communauté de Jérusalem.

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Au VIe siècle, Benoît de Nursie (490-547), « patriarche des moines d’Occident », après trois ans de vie solitaire s’établit au Mont Cassin. Il y fonde un monastère dont il veut faire « une école où l’on serve le Seigneur ». Scholastique, sa jeune sœur très aimée, moniale passionnée de Dieu, a marqué d’un cachet tout féminin cette « vie cachée avec le Christ en Dieu ». La règle de st. Benoît, inspirée des auteurs monastiques d’Orient et d’Occident, aura un impact majeur sur le monachisme occidental des siècles ultérieurs.

Comme ses frères moines, la moniale, « chercheur de Dieu », dans le face-à-face avec Lui, se tient en prière, veilleur pour le monde, guetteur de l’aube, à l’imitation du Christ qu’elle veut suivre.

La vie au monastère repose sur cinq piliers :

  • Prière personnelle et communautaire
  • Silence et Solitude
  • Vie fraternelle
  • Lectio divina, étude, méditation
  • Travail

Chaque Ordre se les approprie, c’est une page d’Évangile qui lui est confiée et qu’il est appelé à mettre en exergue, mais ce sont toujours les mêmes fondamentaux. Ainsi, comme les nuances d’une palette, la vie monastique et l’Évangile ont mille couleurs…

”Nous ne sommes les uns et les autres
que différentes facettes d’une même réponse à un même appel…”

Ainsi, on a pu schématiser :

  • La paix bénédictine
  • La simplicité cistercienne
  • La pauvreté franciscaine
  • Le silence cartusien
  • L’étude dominicaine
  • L’oraison carmélitaine
  • La douceur visitandine…

Notre point commun :

« Des hommes et des femmes habités d’un même désir,
d’une même passion, d’une même joie »
Clarisses, Senlis.

Les 5 piliers de la vie monastique :

Prière personnelle et communautaire

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Silence et Solitude

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Vie fraternelle

Monastère Sainte Claire à Nantes

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Lectio divina, étude, méditation

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Travail

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