Origines de l’Ordre
En 1084, St Bruno, « brûlant d’amour divin » s’établit au désert de Chartreuse avec six compagnons, réalisant ainsi son projet : former une communion de solitaires qui vivent pour Dieu seul dans la contemplation. « Montant une garde persévérante dans l’attente du retour du maître… et pouvant se recueillir autant qu’ils le désirent, et demeurer en eux-mêmes. » (St Bruno)
Dans son sillage et sa solitude, d’autres compagnons les rejoignent et plus tard, c’est Guigues Ve prieur, sur les instances de St Hugues, évêque de Grenoble, qui rédigera les « Coutumes », fondement de leur vie contemplative. Ainsi naquit l’Ordre de la Chartreuse.
Les Moniales Chartreuses
Vers 1145, les moniales de Prébayon en Provence adoptent le mode de vie des Chartreux et reçoivent à leur tour des mains du prieur de la Grande Chartreuse, les « Coutumes ».
Telle est l’origine de la branche féminine de l’Ordre qui forme avec les chartreux une même famille, sous la direction du même ministre général, le prieur de la Grande Chartreuse, et s’inspire du même charisme : la vie solitaire en cellule. Cette solitude s’inscrit dans l’habitat lui-même, retiré du monde, favorisant l’intériorité pour une vie d’intime union à Dieu :
Dans le cœur à cœur avec Lui et l’écoute de sa Parole.
Au rythme de la prière : durant les heures d’office, de jour et de nuit.
Dans « l’éternelle nouveauté du mystère de Marie qui engendre spirituellement le Christ dans nos cœurs ». (Statuts cartusiens)
À travers divers travaux en cellule pour la moniale de cloître ou hors de cellule pour la moniale converse : « La moniale s’engage à aimer toujours davantage et toutes les banalités de son existence en sont transfigurées. C’est par elles que la chartreuse donne sa réponse d’amour. » (une moniale chartreuse). Tel est le « loisir bien rempli dans une action tranquille » recommandé par St Bruno.
Dans une solitude qui n’exclut pas la vie fraternelle : ainsi certains jours, longue promenade dans la nature marchant habituellement deux à deux ce qui permet un échange plus personnel. Rencontres d’amitié, de partage de la Parole de Dieu, de détente aussi car « si l’arc est tendu sans relâche, il perd sa force et devient moins propre à son office » (St Bruno). Ces temps de joie ensemble favorisent la maturité humaine, l’amitié spirituelle en renvoyant à une forte solitude en Dieu.
« Ce que la solitude et le silence du désert apportent d’utilité et de joie divine à ceux qui les aiment, ceux-là seuls le savent qui en font l’expérience. » ( St Bruno)
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