Dominicaines

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Dès les années 1206-1207, Dominique rassemblait à Prouilhe (dans l’Aude) une petite communauté de femmes cathares converties par lui à la foi catholique. Il s’agissait de soutenir par une vie de prière et de pénitence la mission d’évangélisation du Languedoc initiée par l’évêque Diègue d’Osma. Lorsqu’en 1215, l’Ordre des Prêcheurs prend officiellement naissance à Toulouse, cette communauté en sera partie intégrante.

« Dans le silence et la paix, elles cherchent Dieu, et pour que tous les hommes soient sauvés, elles ne cessent de l’interpeller, Lui, notre Sauveur »
Livre des Constitutions des Moniales dominicaines.

L’Ordre naissant propose en quelque sorte une prédication à deux voix, celle des frères annonçant explicitement de par le monde la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ, celle des sœurs suppliant dans le secret pour que cette Parole accomplisse sa course. Ensemble ils « tendent vers une parfaite charité envers Dieu et le prochain qui les amène effectivement à s’inquiéter du salut des hommes et à l’obtenir » (Constitution fondamentale).

« S’établir d’un seul cœur dans la perpétuelle mémoire de Dieu »
Livre des Constitutions des Moniales dominicaines.

Marie-Dominique Chenu disait qu’il y a deux portes pour entrer dans l’Ordre : celle de l’appel à la vie contemplative et celle de l’appel apostolique. C’est vrai même pour les moniales. Il en est qui choisissent le monastère pour y trouver la prière continuelle, la pureté du cœur, l’attention totale au mystère de Dieu et qui découvrent ensuite, par la familiarité avec saint Dominique, la miséricorde et l’intense intercession pour les hommes que Dieu aime.

D’autres veulent servir leurs frères et leurs sœurs en humanité, leur ouvrir les chemins de la foi, puis découvrent qu’un des meilleurs moyens de s’approcher de cet idéal est de s’offrir tout entières dans la prière, le silence, père des Prêcheurs, sans chercher aucune œuvre particulière sinon de « croire en Celui que le Père a envoyé ».

« Je n’ai aucun mérite à vivre dans cet Ordre car j’y ai toujours trouvé trop de joie »
Bienheureux Réginald d’Orléans.

Les monastères peuvent devenir, Dieu aidant, des lieux où sa Parole résonne avec plus de forces car elle est écoutée et accueillie, mais aussi où la souffrance des hommes, leurs larmes, leurs désespoirs sont accueillis dans le « sanctuaire intime de la compassion », c’est-à-dire le cœur et la prière de chaque sœur. Car le sanctuaire n’est pas seulement le lieu où demeure la Gloire de Dieu, il est aussi « la maison de prière pour tous les peuples », où tous les pauvres peuvent crier et être entendus.

« Par leur vocation, et telles que voulues par saint Dominique, les moniales sont le cœur de l’Ordre et mettent en lumière de façon radicale cette grâce de la contemplation qui est la source même de la vie apostolique itinérante initiée par saint Dominique. Solidaires de la mission de leurs frères prêcheurs et de celle de toute la famille dominicaine, les moniales veulent accompagner de leur prière « la Parole qui ne retourne pas à Dieu sans avoir accompli son œuvre ». Cette contemplation s’enracine à la fois dans le silence et la prière liturgique, dans le quotidien de la vie partagée, mais aussi dans la méditation et l’étude assidue de la parole de Dieu, à la lumière des grands courants théologiques et spirituels » (Source : André Duval, Dominicaines moniales de l’Ordre des Pêcheurs, C.I.F. Éditions, Paris, 1993).

« La religion de saint Dominique est toute large, toute joyeuse, toute parfumée, un jardin de délices »
Ste Catherine de Sienne.

Il y a 219 monastères dominicains avec 2773 moniales dominicaines professes dans le monde (en mars 2013). La majorité des monastères se trouvent en Espagne et en Italie, mais le nombre des moniales en Amérique et en Afrique progresse.

En France, il y a environ 200 sœurs moniales dominicaines dans 12 monastères.

11 de ces monastères, avec un monastère en Suisse (Estavayer-le-Lac) et un monastère en Norvège (Oslo), sont réunis au sein de la fédération Notre-Dame des Prêcheurs. « La fédération a pour but de renforcer les liens de charité et de solidarité fraternelles qui unissent les monastères. Elle vise plus particulièrement la collaboration dans la formation des sœurs, ainsi que l’information, la réflexion et l’entraide face aux défis nouveaux et aux problèmes divers que rencontrent les monastères » (cf. statuts de la fédération, art. 2).

Chaque monastère reste juridiquement autonome.

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